dimanche 12 avril 2020

Pour donner envie de lire la suite...

Les incipit de Colette (2)

Assise, le dos las, les mains ouvertes, je reste là comme une bonne : une promise poyaudine, qui vient de lire la lettre de son « pays » parti sous les drapeaux n’a pas les yeux plus déserts, la pensée plus gourde que moi…
La Retraite sentimentale
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Autrefois, le rossignol ne chantait pas la nuit. Il avait un gentil filet de voix et s’en servait avec adresse du matin au soir, le printemps venu. Il se levait avec les camarades, dans l’aube grise et bleue, et leur réveil effarouché secouait les hannetons endormis à l’envers des feuilles de lilas.
Les Vrilles de la vigne
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Toutes trois nous rentrons poudrées, moi, la petite bull et la bergère flamande…
Il a neigé dans les plis de nos robes, j’ai des épaulettes blanches, un sucre impalpable fond au creux du mufle camard de Poucette, et la bergère flamande scintille toute, de son museau pointu à sa queue en massue.
Rêverie du Nouvel An
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Il n’y a dans notre maison qu’un lit, trop large pour toi, un peu étroit pour nous deux. Il est chaste, tout blanc, tout nu ; aucune draperie ne voile, en plein jour, son honnête candeur. Ceux qui viennent nous voir le regardent tranquillement, et ne détournent pas les yeux d’un air complice, car il est marqué, au milieu, d’un seul vallon moelleux, comme le lit d’une jeune fille qui dort seule.
Nuit blanche
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Laisse-moi. Je suis malade et méchante, comme la mer. Resserre autour de mes jambes ce plaid, mais emporte cette tasse fumante, qui fleure le foin mouillé, le tilleul, la violette fade…
Jour gris

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